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JE NE PEUX PAS, J’AI PROJET ! DERIVE #1 SE DETENDRE

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Ce n’était pas prévu mais en commençant à écrire cet article d’autres sujets ont émergé. De ce qui devait être un « one shot » est finalement né une petite série sur les dérives des personnes qui « développent leur projet ». Il s’agit d’observations que j’ai faites qui détruisent de nombreux projets, si ce n’est les personnes elles-mêmes et qui sont de plus en plus présentes avec l’essor du mouvement du « développe ton projet ». Le ton risque tout de même d’être un peu plus incisif car ces articles ne sont pas faits pour aller dans le sens du poil…

Avec une amie on a une blague entre nous : quand l’un de nous dit « je développe mon projet » ça veut dire qu’en fait il est en train de se faire un bon moment farniente affalé sur son canapé à ne rien faire d’autre que regarder la télé et se reposer. D’où est venue cette private joke ? Simplement de l’observation de certaines personnes autour de nous qu’on appelle dans le milieu des « porteurs de projets ». Je suis effaré du nombre d’entre eux qui passent plus de temps à se détendre qu’à développer leur projet. Oui il faut savoir décrocher de temps à autres mais développer un projet c’est surtout du travail ! Et je me sens d’autant plus libre d’en parler que j’ai été un porteur de projet, et j’en serais sans doute un à nouveau dans le futur, mais surtout que j’ai aussi eu tendance à certains moments de céder à cette dérive…

#1 – La mode du développement de projet

Il y a toujours eu des entrepreneurs, des créateurs, des inventeurs. Des personnes qui se lancent parfois au risque de tout perdre mais en ayant la réussite en ligne de mire. Des personnes qui peuvent avoir des parcours inspirants pour d’autres et susciter des vocations à se lancer dans son propre projet.

Pourtant, avec le développement de l’hyper-communication et de la sur-information qui s’est accéléré ces 10 dernières années s’est aussi développé la mode du développement de projet. Le leitmotiv des personnes qui se chargent d’encourager les autres à se lancer c’est « tout le monde peut développer son projet ». Effectivement il n’est pas nécessaire d’avoir des moyens humains, financiers ou intellectuels particuliers pour se lancer mais pour moi tout le monde n’est pas amené à développer un projet. Il y aurait là de quoi faire un bon article mais comme ça n’est pas le sujet de celui-ci je ne vais pas développer davantage.

Les messages d’encouragement à se lancer passés par ces personnes via les différents médias sont bien intégrés et de plus en plus de personnes ont osé franchir le pas dans un projet d’entreprise ou personnel d’envergure. La perspective de la réussite quasi certaine du projet minimisant grandement les petites difficultés éventuelles auxquelles on pourrait faire face…

#2 – Qui suit une mode ?

Une mode entraîne avec elle deux catégories de personnes :

  • celles qui sont réellement motivées, intéressées, renseignées et bien conscientes de ce dans quoi elles s’engagent
  • celles qui sont là par effet de mode, un peu par hasard, parce qu’elles ont vu de la lumière et que c’est tendance d’être là…

Dans le cadre du développement de projet le problème c’est la seconde catégorie de personnes, et elle représente une large majorité de ceux qui suivent une mode. Pourquoi est-ce un problème ? Tout simplement parce que ce sont des personnes qui n’ont pas conscience de l’engagement que va demander leur projet et c’est là que le bas blesse. On ne se lance pas dans un projet la fleur au fusil. Je pense qu’il faut un minimum d’inconscience pour se lancer dans un projet d’entreprise mais cette inconscience doit s’arrêter au lancement, pas continuer pendant la mise en oeuvre.

#3 – Un amateurisme dévastateur

Je reste focalisé sur la seconde catégorie des suiveurs de mode. Rentrer dans un développement de projet parce que c’est tendance ou sans réelle conviction c’est comme débarquer sur un champs de bataille en maillot, tongs et la serviette sur l’épaule ! Le porteur de projet est en tel décalage dans son niveau d’engagement avec celui nécessaire au développement de son idée que ça amène parfois à des situations dramatiques. Si j’en parle dans cet article c’est que ces situations sont de moins en moins marginales au point que ça en devient effrayant.

Pour le moment j’ai été assez abstrait sur les faits alors je passe au concret. Les moments de détente (seul, en famille, entre amis…) sont la soupape de sécurité de la personne qui développe son projet : ils sont absolument nécessaires et il est prioritaire de les prévoir, mais il représentent une minorité du temps dans la semaine. Ce que j’observe en ce moment ce sont des personnes qui ont basculé dans l’inverse : beaucoup de détente et de temps en famille et quelques moments consacrés au développement du projet.

En France on a un truc génial qui s’appelle le « chômage ». Bon ok de base c’est pas la fête quand on est au chômage, mais par contre c’est une superbe occasion pour tenter de se lancer dans un nouveau projet professionnel : profiter des indemnités pour limiter les risques tout en prenant le temps de bien le penser. Sauf qu’on peut facilement perdre de vue les 3 composantes essentielles du développement d’un projet : du TRAVAIL, du TRAVAIL et du TRAVAIL ! Il faut quand même être conscient que quand on lance une entreprise dans la plupart des cas le patron ne se paye pas avant la 3ème année, qu’il rémunérera sans doute un premier salarié avant lui-même, qu’il va travailler bien au-delà des 35h par semaines d’un salarié lambda, etc… Développer un projet c’est être dans une démarche de travail, et pour l’avoir vécu la dérive arrive vite. On a beau se dire qu’on va y travailler dessus 6 à 8h par jour rapidement ce temps se réduit pour des raisons plus ou moins respectables, et comme on n’a pas de patron ni réellement de compte à rendre il peut se passer des jours sans qu’on ne travaille réellement son projet.

Le développement d’un projet nécessite de la rigueur. Passer son temps à se détendre retarde sa mise en oeuvre et peut avoir des conséquences dramatiques :

  • atteindre la fin des indemnités chômage provoquant un coup d’arrêt pour le projet
  • augmenter les coûts
  • accumuler du retard empêchant de respecter des échéances cruciales
  • fait monter le niveau de stress au-delà du raisonnable pour tenter de rattraper le retard
  • augmente les tensions dans les couples/familles avec l’impression que ça n’avance pas alors que ça prend presque toute la place dans les discussions
  • le corps s’adapte à la baisse d’intensité et on est beaucoup moins résistant quand il s’agit d’augmenter la cadence de travail
  • l’asymétrie des temps travail/détente cumulée au stress des échéances, retard de travail, etc… en amène certains au burn-out
  • Prendre des décisions dans l’urgence qui s’avéreront rapidement inadaptées
  • Etc…

Cette liste est loin d’être exhaustive, et elle n’est pas faite par ordre d’importance.

CONCLUSION

Si tu voies une vidéo de quelqu’un qui te conseille de te lancer alors qu’il est en train de te parler au bord d’un lagon d’eau bleu turquoise à l’autre bout du monde en te disant que c’est ce que toi aussi tu vas pouvoir t’offrir : fuis ses conseils ! Tout les projets ne réussissent pas c’est un fait, alors si tu veux avancer dans le tien et n’avoir aucune frustration même s’il n’aboutit pas ? C’est simple je te conseille de suivre l’un de ses 3 cas de figure :

  1. Tu as déjà un emploi : garde le, au besoin demande une adaptation en réduisant à temps partiel quand ça deviendra nécessaire, mais surtout ne le quitte pas avant que ça ne devienne une absolue nécessité
  2. Tu n’as pas d’emploi mais pour toi la discipline c’est super facile : garde pour ton projet un rythme de travail normal avec 7h par jour tout en gardant tes week-ends pour toi et des congés pas plus nombreux que dans le cadre d’un salariat normal
  3. Tu n’as pas d’emploi et la discipline c’est pas ton truc : trouve toi un travail alimentaire en mi-temps ou moins et développe ton projet en parallèle. Ça te permettra de rester dans une dynamique de travail et en plus de pouvoir faire une demande de prêt pour lancer ton projet auprès des banques si nécessaire, chose qui ne sera pas possible sans un emploi stable.

Il est temps de te ressaisir et de reprendre ton projet en main, ton projet c’est ton travail alors considère le comme tel et non comme un passe temps !

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